Premier week-end

La vie à la ferme est très agréable ; je comprends vite pourquoi Peter et Solveig sont attachés à cet endroit. Tout le monde est "cool", ici. Le dimanche, les américains sont nombreux à sortir leur Harley Davidson et à rouler "wind in the face" car la législation est très particulière dans cet Etat ; le port du casque n'est pas obligatoire, ce qui est exceptionnel aux USA.
C'est même assez amusant de voir ces gros bikers moustachus s'arrêter et repartir avec leur petit panier de fruits...

Les journées est donc très agréables et les soirées le sont tout autant, car Andy me propose tous les soirs de faire un tour de vélo avec lui ; visiblement, il a trop rarement l'occasion de rouler accompagné !
En fait, l'effet de surprise fonctionne la première fois, mais rares sont ceux qui acceptent une deuxième sortie avec lui... Andy est un vrai champion, il n'est pas facile à suivre !
Mais découvrir le Connecticut à vélo est un pur bonheur. L'Etat est magnifique, très sauvage, mais recouvert de collines. Pas toujours facile pour les jambes.

Andy est aussi un passionné de musique. Je crois qu'en dehors du Virgin Megastore, il doit posséder la plus grande collection de disques du pays. Quand il n'est pas sur un vélo, il écoute sa musique. C'est un type vraiment très sympa et qui a surtout beaucoup d'humour.


Arrivée à la Hayward farm

Réveillé depuis 6 heures du matin (sympa le décalage horaire !), nous partons très tôt afin de visiter Central Park. Celui-ci, immense et magnifique, a été épargné par les promoteurs immobiliers qui aujourd'hui, rêveraient de le supprimer et de le remplacer par une série de buildings au mètre carré le plus cher du monde !
Le parc est si grand que par moments, nous avons l'impression d'être en dehors de la ville. Il est aussi très vivant et entre les cours de gymnastique et les groupes de joggeurs, il s'y passe toujours quelque chose.
Nous y passons un long moment et en fin de matinée, nous quittons "The Big Apple" et partons dans le Connecticut pour - enfin - rejoindre la ferme Hayward ou je vais passer les prochaines semaines.
Bye bye New York !

A peine arrivé, juste après avoir repéré les lieux (je reviendrai sur la ferme plus tard), Peter me propose de l'aider à vendre les pêches et les pommes aux clients qui arrivent toutes les 5 minutes. Un peu angoissé et pas encore très confiant en mon anglais, je me lance... finalement, ca n'est pas si compliqué et puis les gens sont très sympas ; ils se montrent d'ailleurs très intéressés par ce Francais venu d'ailleurs... Je croise même des Québécois, ce qui me permet de me reposer un peu (c'est fatigant de chercher ses mots) mais surtout de parler un peu de ma prochaine étape, le Canada..

En fin de journée, après le "apples selling time", je rencontre Andy, le grand ami de Peter qui habite juste à côté. Ce passionné de vélo me propose de faire un tour, ce qui ne se refuse pas quand on voit la beauté de l'Etat du Connecticut. Malheureusement, je me fais avoir sur la longueur de la "balade" qui se révèle beaucoup plus longue que prévue (ça m'apprendra à confondre miles et kilomètres !). L'autre problème est que Andy, en dehors peut-être de Lance Armstrong, doit être l'américain le plus rapide sur un vélo. Au bout de quelques kilomètres (ou miles, je ne sais plus), j'apprends qu'il lui arrive d'effectuer des sorties de 150 km...

La première nuit est donc très attendue. Je rejoins "Barn Palace" (une ancienne grange aménagée), en prenant soin de bien fermer la porte derrière moi. Je n'ai pas oublié la mise en garde de Peter : "Il arrive que des ours se baladent autour de la ferme certains soirs..."
La nuit est un peu particulière, j'ai d'ailleurs un peu de mal à dormir, dérangé par des hurlements, des bruits de pas et des cris d'animaux que je n'avais jusqu'alors jamais entendus. Maintenant, je comprends maintenant pourquoi Peter et Solveig s'étonnaient de voir si peu d'animaux sauvages en France. Ca doit effectivement changer de leur quotidien !


I'm in !


C'est parti !

Alourdi de quelques grosses valises et éprouvé par quelques mésaventures de dernières minutes dont je me serais passé bien volontiers, j'arrive à l'aéroport de Roissy un peu stressé, mais surtout avec beaucoup d'appréhension. Pas toujours facile de tout quitter et de partir à l'aventure, sans réellement savoir ce qui nous attend...

Le vol se déroule parfaitement (heureusement car j'en ai pour 7 heures...), j'en profite même pour faire connaissance avec ma voisine ; une Allemande de mon âge qui émigre aux États-Unis. Nous venons juste de dire au revoir à notre famille, on se remonte donc un peu le moral histoire de se redonner du courage.
La fin du vol, elle, est beaucoup plus mouvementée : de fortes bourrasques de vent empêchent l'avion d'atterrir lors de son premier passage et la moitié de l'avion a déjà sorti - et utilisé - les fameux petits sacs en plastique lorsqu'enfin, l'avion se pose tranquillement à l'aéroport de New York.

Première difficulté en arrivant aux Etats-Unis : passer les services d'immigration. Avec mon passeport et mon billet d'avion peu orthodoxe (billet retour "open" prévu dans trois mois à partir de Montréal mais dont la date est modifiable jusqu'à douze mois), je sens vite que cela ne plaît pas beaucoup ici...
Très rapidement, je comprends qu'ils redoutent que je m'installe définitivement aux Etats-Unis et que je ne reparte jamais. Bref, après trois entretiens toujours composés des mêmes questions et une bonne heure et demie de parlementation (en anglais, bien sûr ; mais après tout, je suis là pour ça), un grand moustachu tout droit sorti du groupe des "Village People" me rend mon passeport en m'indiquant la sortie de l'aéroport, grimaçant comme si son plus grand plaisir eût été de me refouler...
Heureusement, à la sortie, je retrouve le sourire en voyant Peter, mon ami américain chez qui je m'apprête à passer les prochaines semaines et qui a attendu patiemment que ses compatriotes acceptent de me laisser sortir.

A peine arrivé à New York, nous nous rendons à l'hôtel que Peter a réservé, heureux d'apprendre que la chambre est soudainement indisponible. Bons commerciaux (on est en Amérique, quand même !) ils nous proposent de rester et d'utiliser deux petites chambres minuscules... que nous ne payerons pas. Un hôtel gratuit en plein New York, il fallait le faire !
Nous avons donc toute l'après-midi ainsi que la soirée pour visiter la ville, magnifique, il faut le dire, fidèle à son image et à sa réputation. Pour autant, sympa à visiter, je ne suis pas certain que d'y vivre le soit aussi...


Nous parcourons donc les avenues bordées d'immenses "buildings" et dînons, sur les conseils de Peter - grand connaisseur de New York - dans l'une des meilleures pizzerias de la ville.

Ensuite, épuisé par cette longue journée (je suis réveillé depuis 4 heures le matin, avec le décalage horaire, cela fait près de 24 heures que je n'ai pas dormi), je m'endors quasi instantanément avant même d'avoir pu jeter un œil sur le genre d'émissions qui passent sur les très nombreuses chaînes de la télévision américaine.



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